Plagiocéphalie chez le bébé : Comprendre et traiter la déformation crânienne
La plagiocéphalie est une déformation crânienne qui touche un nombre important de nourrissons. Bien qu’elle soit fréquente, elle fait souvent naître des inquiétudes chez les jeunes parents. En tant qu’ostéopathe, je vous propose de découvrir ce qu'est la plagiocéphalie, comment elle se développe et, surtout, les solutions disponibles pour la corriger en douceur et rapidement.
Qu'est ce que la plagiocéphalie ?
La plagiocéphalie est une déformation du crâne qui touche fréquemment les nourrissons, caractérisée par un aplatissement, souvent à l'arrière ou sur un côté de la tête. Elle résulte principalement de pressions répétées sur une même zone du crâne, souvent liées à la position de sommeil ou à des tensions musculaires dans le cou. On retrouve :
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Plagiocéphalie positionnelle : C’est la forme la plus courante, causée par des pressions répétées sur une même zone du crâne. Elle est généralement bénigne et se corrige bien avec un traitement précoce, souvent par ostéopathie, qui aide à relâcher les tensions et à améliorer la posture du bébé.
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Plagiocéphalie syndromique : Moins fréquente, elle résulte de la fermeture prématurée des sutures crâniennes. Cette forme plus grave peut affecter le développement du cerveau et nécessite souvent un suivi médical spécialisé et, dans certains cas, une intervention chirurgicale.

Est-ce grave, faut-il s'inquiéter ?
“Est-ce que la tête plate de mon bébé peut avoir des conséquences graves ?”
C’est une question récurrente que me posent de nombreux parents... Et c’est une interrogation parfaitement compréhensible !
La réponse est généralement rassurante, tout en appelant à une certaine vigilance : Dans la grande majorité des cas, la plagiocéphalie positionnelle est sans impact sur le développement neurologique ou moteur. Cependant, sans prise en charge, la déformation peut s’installer durablement et influencer la posture ou l’esthétique du crâne.
Intervenir tôt est donc essentiel : Si elle n’est pas détectée à temps, la plagiocéphalie peut s’accentuer avec le temps. Plus l’enfant grandit, plus ses habitudes posturales se renforcent et plus les os de son crâne se rigidifient. Une prise en charge précoce, dès les premières semaines, offre les meilleures chances de corriger la forme du crâne, idéalement dans les 6 premiers mois, période clé du développement crânien.
C’est pourquoi je recommande aux parents de consulter dès les premiers signes visibles, même légers. Un simple avis ostéopathique permet souvent de lever les tensions et de mettre en place les bons gestes à la maison très rapidement.
Les signes qui doivent vous alerter
Il n’est pas toujours évident pour les jeunes parents de repérer une plagiocéphalie dans les premières semaines de vie. Le crâne du nourrisson évolue rapidement, et certaines asymétries peuvent passer inaperçues au début. Pourtant, plusieurs signes peuvent indiquer une déformation crânienne en cours, et méritent une attention particulière :
Bébé tourne toujours la tête du même côté
Un des signes les plus fréquents est ce qu’on appelle une rotation préférentielle : le bébé garde systématiquement la tête tournée vers un côté, que ce soit au repos ou en éveil. Cela entraîne une pression prolongée sur une même zone du crâne, ce qui peut favoriser un aplatissement.
Une forme du crâne qui semble asymétrique
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Un côté de l’arrière du crâne plus plat que l’autre
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Un aplatissement central à l’arrière du crâne (on parlera de brachycéphalie)
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Une déformation visible en regardant le crâne du dessus, qui peut paraître en losange ou asymétrique
Des petites asymétries au niveau du visage ou des oreilles
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Une oreille semble plus avancée que l’autre
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Un œil paraît légèrement plus fermé ou plus petit
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Une joue semble plus ronde ou plus plate que l’autre
Des difficultés à tourner la tête librement
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Bébé pleure ou semble gêné lorsqu’on lui fait tourner la tête
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Il suit mal les objets ou les visages d’un côté
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Il tourne moins facilement la tête sur un tapis, ou refuse l’allaitement d’un côté
Un inconfort global ou une posture inhabituelle
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Ils se cambrent souvent ou paraissent « raides »
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Ils n’aiment pas certaines positions (sur le ventre, en portage…)
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Ils prennent appui toujours du même côté, même lorsqu’ils sont dans les bras ou en train de téter
Les traitements
La kinésithérapie motrice
La kinésithérapie est particulièrement utile en cas de torticolis congénital associé ou lorsque le nourrisson présente des difficultés à bouger la tête. Elle vise à améliorer la mobilité cervicale, à renforcer les muscles du cou et à stimuler le développement moteur global du bébé. Une prise en charge précoce, idéalement avant 3 à 4 mois, offre les meilleures chances de succès.
L'ostéopathie
L'ostéopathie est particulièrement efficace pour traiter la plagiocéphalie positionnelle. Elle permet de relâcher les tensions musculaires et d'améliorer la mobilité du crâne. Pour la plagiocéphalie syndromique, une prise en charge médicale est cruciale, mais l'ostéopathie peut être complémentaire, notamment après une intervention chirurgicale.
Le casque orthopédique
Le casque orthopédique est recommandé principalement pour les déformations crâniennes positionnelles modérées à sévères, lorsque les autres traitements n'ont pas donné de résultats satisfaisants. Il est généralement prescrit entre 4 et 6 mois, période où la malléabilité du crâne permet une correction efficace. Le port du casque, qui doit être porté environ 23 heures par jour, dure en moyenne entre 3 et 6 mois, selon la sévérité de la déformation et la réponse au traitement. Un suivi médical régulier est essentiel pour ajuster le casque et surveiller l'évolution de la déformation.

Le rôle de l'ostéopathe
L’ostéopathie pédiatrique est une approche douce et personnalisée, particulièrement adaptée aux nourrissons présentant une plagiocéphalie positionnelle. En agissant sur les déséquilibres mécaniques et les tensions corporelles, elle contribue à rétablir une mobilité harmonieuse du crâne et du cou.
Ce que votre ostéopathe fais en consultation
Lors des séances, mon objectif est de comprendre et d’accompagner au mieux le développement global du bébé. Concrètement, cela passe par :
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L’évaluation de la mobilité crânienne et cervicale, essentielle à un bon équilibre postural
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La détection de zones de tension ou de compression, souvent liées à la grossesse ou à l'accouchement
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L’observation du comportement postural : rotations préférentielles, asymétries, tonus musculaire
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Des manœuvres douces et précises pour favoriser un relâchement global et améliorer la mobilité des tissus
Chaque bébé a son propre rythme et ses particularités : la prise en charge est toujours adaptée à son histoire, à son âge et à ses besoins spécifiques.
Une approche tout en douceur

Contrairement aux idées reçues, les techniques utilisées chez les nourrissons sont très légères, non invasives et sans douleur. Il s’agit de gestes fins, respectueux de la physiologie du bébé.
Il n’est pas rare que l’enfant se détende profondément pendant la séance… parfois au point de s’endormir !
L’objectif n’est jamais de "forcer" ou de "remettre en place", mais bien de libérer les tensions qui freinent la croissance et l'équilibre du crâne et du corps.
A noter que l’ostéopathie ne remplace pas le suivi médical, mais elle s'inscrit dans une prise en charge pluridisciplinaire (pédiatre, sage-femme, PMI, kinésithérapeute...).
Combien de séances sont nécessaires ?
Le nombre de séances dépend de plusieurs facteurs : l’âge de l’enfant, le degré de la déformation, ou encore la présence d’un torticolis.
En moyenne, 2 à 4 séances suffisent à observer une belle évolution, surtout si la prise en charge est commencée tôt, idéalement dans les premiers mois de vie.
Toutefois, le traitement ne se limite pas aux séances en cabinet. Il s'accompagne également de recommandations pratiques à appliquer au quotidien. En tant que parents, vous jouez un rôle essentiel dans ce processus. En intégrant les recommandations de votre ostéopathe dans la routine quotidienne, vous contribuerez activement à la réussite du traitement. Cette collaboration permet non seulement d'améliorer l'efficacité des séances, mais aussi de réduire le nombre de consultations nécessaires.
Mes conseils

- Varier les positions de sommeil : Alterner les côtés sur lesquels bébé dort, en veillant à ne pas le laisser systématiquement du même côté.
- Encourager le tummy time : Permettre à bébé de passer du temps sur le ventre quand il est éveillé et sous surveillance.
- Stimuler visuellement et auditivement : Attirer l'attention de bébé des deux côtés pour l'inciter à tourner la tête de manière symétrique.
Cependant, ces conseils sont généraux et peuvent ne pas suffire dans tous les cas. En cabinet, votre ostéopathe vous fournira des recommandations plus spécifiques et adaptées à la situation unique de votre bébé. Cela permet de cibler précisément les besoins de votre enfant, d'optimiser les résultats du traitement et de réduire le nombre de séances nécessaires.
Conclusion
La plagiocéphalie positionnelle est une déformation crânienne fréquente chez les nourrissons, généralement bénigne et réversible lorsqu'elle est prise en charge précocement. L'ostéopathie pédiatrique offre une approche douce et personnalisée pour traiter cette condition, en libérant les tensions musculaires et en améliorant la mobilité du crâne et du cou. Une collaboration étroite entre les parents et le praticien, associée à des conseils adaptés, optimise les résultats du traitement et peut réduire le nombre de séances nécessaires. Dans les cas plus sévères ou persistants, des solutions complémentaires, telles que le port d'un casque orthopédique, peuvent être envisagées. Il est essentiel de consulter un professionnel de santé pour déterminer la méthode de traitement la plus appropriée à chaque situation.

